Billet d'humeur de Jean Pierre (Le labo 05/02/11)

Publié le par philippe

Soirée spéciale au Verre à Soi, ce samedi 5 février

« la fornication des anges »

 

par LE LABO

Etant donné les lois en vigueur, nous n’avons pas pu accrocher une lanterne rouge au-dessus de la porte. Pourtant le contexte s’y prêtait. Scène glauque encombrée de six personnages des plus douteux, à savoir : une dame proxénète percluse par la vérole et ses quatre filles ramassées sans doute au fil du marigot. Cette dame proxénète ( sachez pour votre culture que « proxénète » a pour étymologie proxo-scaena (ou skene, en grec : abri précaire) – qui pourrait se traduire par « scénette de proximité » (dictionnaire JPpédia) ) entretient ses filles tant bien que mal. L’une étant plutôt gourde, une autre schizophrène grave, une autre qui a un problème psychologique avec sa stérilité – un don du ciel, en quelque sorte, bref, un cheptel bancal avec ses codes et ses ennuis. Mais à part pour la dernière, le problème persiste, celui des grossesses indésirables pour la petite entreprise. Aussi assistons-nous à une séance d’avortements pas piquée des vers, menés par la patronne à coup d’aiguilles à tricoter et de forceps. Par soucis de bien être pour ses filles qui ont un certain vague à l’âme, les fœtus sont mis dans des bocaux, chacun à sa chacune. Et chacune fantasmant sur son rejeton qui, s’il avait vécu, aurait eu un avenir digne de son rêve de mère. Ce qu’une machine à fantasmes va nous montrer in peto dans une sorte de théâtre dans le théâtre dont raffolent ces pauvres filles. Mêlé à tout ça, il y a un vieux satyre qui se dit factotum de la mort, venu pour embaucher du côté des enfers, et qui nous sert en quelques sorte de guide spirituel, si je peux m’exprimer ainsi. Je ne peux raconter en détails. Du réalisme déjanté, grotesque et touchant. Je dirai seulement que pour une troupe amateur, qui a créé cette pièce à partir d’improvisations, réécrite par un Nicolas Dion, auteur metteur en scène discret, les comédiens s’en tirent pas mal ( il y a une seule fille parmi les rôles de péripatéticiennes ), et même très bien pour certains. Une pièce originale, qui mériterait de nous aérer par ci par là dans la région.

 

Jean-Pierre Treille

 

 

et les photos de la soirée sont ici... :  La fornication des anges

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article